Les colocalisations franco-allemandes

Le ministère de l’Europe et des affaires étrangères et l’Auswärtiges Amt sont engagés de longue date dans une coopération institutionnelle visant à rapprocher leurs structures et à mutualiser leurs moyens à l’étranger pour développer les synergies au niveau local.

L’« accord cadre relatif aux implantations communes de missions diplomatiques et de postes consulaires » signé lors du Conseil des ministres franco-allemand du 12 octobre 2006 et entré en vigueur le 3 mars 2008 a permis la réalisation d’une quinzaine de « colocalisations », sur la base d’une mutualisation des locaux diplomatiques, consulaires, scolaires ou culturels. Le 19ème conseil des ministres franco-allemand, qui s’est tenu le 13 juillet 2017, est venu donner une nouvelle impulsion dans ce domaine en fixant l’objectif d’ouvrir de nouveaux centres culturels franco-allemands intégrés. Dans la perspective de la construction d’une ambassade commune à Khartoum, un travail d’actualisation est par ailleurs initié, tirant les enseignements des premières expériences d’implantations diplomatiques communes à Dacca et Koweït City.

Colocalisations diplomatiques et consulaires

Huit implantations communes ont d’ores et déjà vu le jour, suivant des formats divers :

-  à Pékin, depuis 2011, la France et l’Allemagne gèrent un centre médical commun, installé dans les locaux de l’ambassade de France.
-  A Brazzaville et à Rio de Janeiro, respectivement depuis 2012 et fin 2013, les représentations diplomatiques et consulaires allemandes sont hébergées dans les locaux des représentations françaises.
-  A Asmara (Erythrée) et Bandar Seri Begawan (Brunei), ce sont les chancelleries diplomatiques françaises qui sont accueillies au sein des ambassades d’Allemagne, respectivement depuis décembre 2014 et mars 2015.
-  Il en va de même à Pyongyang, où notre bureau de coopération est installé depuis septembre 2013 au sein de la représentation allemande.
-  A Koweït City, les représentations diplomatiques française et allemande sont colocalisées sur le même plateau de bureaux depuis juillet 2016.
-  La construction à Dacca d’un bâtiment commun pour abriter les ambassades française et allemande est venue marquer une nouvelle étape dans ce domaine. Le bâtiment a été livré en mai 2017, et des projets similaires sont actuellement à l’étude, pour les sites de Khartoum et de Lagos.

Colocalisations dans le domaine culturel

Le traité d’Aix-la-Chapelle prévoit la création de 8 instituts culturels franco-allemands à Rio, Palerme, Erbil, Bichkek, Cordoba (Argentine), Atlanta, Glasgow et Minsk.

Un Institut culturel franco-allemand existe déjà à Ramallah. Il réunit deux structures en un seul lieu : le Goethe Institut et l’Institut français. Depuis quinze ans, ce centre monte des projets (cinéma, musique, architecture, débats d’idées…) et propose des cours d’allemand et de français au sein de leur école de langues. La médiathèque Robert Schuman met à disposition plus de 11 000 ouvrages. Un bibliobus franco-allemand visite les écoles de Cisjordanie et de Jérusalem-Est à la rencontre des enfants. L’Institut se distingue par le caractère intégré de sa structure : la France et l’Allemagne y mutualisent sur un même site certains coûts et fonctions.

Colocalisations scolaires

Dans le domaine de l’enseignement, cette coopération compte à son actif
- les eurocampus franco-allemands de Zagreb et Dublin,
- l’eurocampus franco-germano-britannique de Taïpeh
- et les deux lycées franco-allemands de Manille et Shanghaï.

La coopération revêt à la fois un aspect logistique et un aspect linguistique. En effet, au partage des locaux et des équipements scolaires viennent la plupart du temps s’ajouter des cours communs (disciplines artistiques et sportives) privilégiant le plurilinguisme ou encore des manifestations culturelles et sportives communes.

Légendes photos (de haut en bas) : Brazzaville, Dacca (© Stéphane Paumier), Eurocampus de Shanghai

Version imprimable