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Le 9 mai nous célébrons la Journée de l’Europe ! Alors que l’Allemagne préside actuellement le Conseil de l’Europe jusqu’à fin mai et que la France présidera le Conseil de l’UE au premier semestre 2022, deux hommes politiques de premier plan partagent avec nous leur enthousiasme pour l’Europe : Clément Beaune, secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, et Michael Roth, ministre adjoint chargé des Affaires européennes. C’est l’occasion pour eux d’évoquer la Conférence sur l’avenir de l’Europe qui sera lancée ce 9 mai 2021.
Le 9 mai, nous célébrons la Journée de l’Europe, anniversaire du discours prononcé par Robert Schuman le 9 mai 1950 de Robert Schuman, alors ministre des Affaires étrangères. Ce discours est considéré comme la pierre angulaire de l’Union européenne (UE) telle qu’elle est aujourd’hui. Dans quelle mesure les mots de Schuman, après plus de 70 ans, sont-ils toujours d’actualité ? Comment éveillez-vous l’intérêt des jeunes pour l’Europe ?
Clément Beaune : En 1957, dans son discours de réception du Prix Nobel à Stockholm, Albert Camus disait : « Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. » Cette phrase doit nous rappeler que nous devons constamment être vigilants. Nous devons toujours nous souvenir de la grandeur du combat des générations qui nous ont précédés, comme la mise en commun de la production du charbon et de l’acier, par la création de la CECA, il y a 70 ans. Pour eux, la paix, la liberté de circulation, la liberté tout court étaient tout sauf des acquis. Ces conquêtes, nos valeurs, doivent à tout prix être préservées. Car comme le disait Simone Veil : « l’Europe construite patiemment depuis des décennies peut demain se déliter. Ce que des hommes ont construit avec application, d’autres peuvent le détruire. »
Être conscients de la valeur de ce qui a été construit ne doit pas pour autant nous empêcher de nous projeter vers l’avenir. L’Europe a changé. Le récit européen n’est plus seulement celui de la paix, du marché unique ou de la liberté de circulation. Nous devons porter un projet politique par lequel l’Union s’affirmera comme une puissance protectrice, dans un monde marqué par d’autres modèles tels que la Chine ou les États-Unis. Ce projet politique est la condition qui permettra de susciter un réel sentiment d’appartenance chez les citoyens européens. En apportant des réponses concrètes aux grands défis d’aujourd’hui – l’emploi, la lutte contre le réchauffement climatique, l’innovation technologique, l’UE donnera aux citoyens les moyens de se réapproprier « leur Europe ».
Michael Roth : La beauté de la chose, c’est que pour beaucoup de jeunes, il n’est plus nécessaire de susciter un intérêt pour l’Europe. Ils s’y intéressent déjà. Mon cœur bat pour l’Europe. J’essaie de communiquer cette passion aux autres. Et j’y parviens régulièrement. Ce sont des moments forts. Une Union européenne (UE) sans frontière, sans barrière, où il est possible de vivre, d’apprendre et de s’aimer en se rendant dans les pays voisins – cela va sans dire pour beaucoup de jeunes aujourd’hui. La crise sanitaire a entraîné de nombreuses restrictions contraignantes et la fermeture de facto des frontières. Elle a montré à quel point ces acquis, considérés comme évidents, sont précieux et formidables. C’est ce qui fait que le discours de Schuman est encore d’actualité, 70 ans plus tard : nous ne sommes vraiment forts et libres que si nous parvenons à faire attention les uns aux autres et à rester solidaires. Vu les crises et les discordes actuelles en Europe, cela devrait nous donner matière à réflexion.
La présidence française du Conseil de l’Union européenne débutera en janvier 2022. Quelles seront vos priorités pour ces six mois de présidence et quelle importance accorderez-vous au sujet de la jeunesse ?
Clément Beaune : La France exercera la présidence du Conseil de l’Union européenne au premier semestre 2022, après les présidences portugaise puis slovène en 2021. Il s’agira pour la France de sa 13e présidence du Conseil. Ce moment sera très important pour l’Union européenne. Nous espérons être à cette période sortis de la crise sanitaire, que notre continent traverse depuis plus d’un an, qui affecte durement nos citoyens et en particulier les plus jeunes.
Il existe aujourd’hui une aspiration forte pour une Europe plus solidaire et plus souveraine ; une Europe qui s’affirme comme un espace de cultures partagées, où se développe une identité assise sur des principes et des valeurs communes ; une Europe qui exploite toutes les potentialités de la relance économique et de la transition écologique ou numérique. Pour répondre à ces attentes, nous voulons construire notre présidence autour de trois piliers : « Relance, Puissance, Appartenance ».
Nous œuvrerons pour faire aboutir un certain nombre de textes et d’initiatives clés : la régulation des acteurs du numérique, la création de nouvelles ressources pour le budget européen, la taxe carbone aux frontières, la protection de nos frontières. Nous devons aussi relever des défis nouveaux et tirer les leçons de la crise, en construisant une Europe de la santé, capable notamment de mieux financer la recherche médicale.
La jeunesse sera le fil rouge de cette présidence. Les jeunes Européens ont subi les conséquences de cette crise, et il est désormais de notre responsabilité de leur redonner des perspectives. En 2021, la semaine de l’Europe est pour moi consacrée à la jeunesse avec plusieurs initiatives concrètes à destination des élèves, des apprentis, des étudiants et des volontaires engagés en Service civique. Au-delà, j’encourage tous les jeunes Français, tous les jeunes Allemands et au-delà tous les jeunes Européens à faire entendre leur voix dans le cadre de la Conférence sur l’avenir de l’Europe.
L’Allemagne préside le Conseil de l’Europe jusqu’à la fin du mois de mai. Quelles sont vos priorités et dans quelle mesure l’accent est-il mis sur les questions de jeunesse ?
Michael Roth : Malheureusement, le Conseil de l’Europe est encore mal connu aujourd’hui. Il est souvent confondu avec l’UE. Pourtant, il a été fondé en 1949. Il compte 47 membres, dont la Russie et la Turquie, soit 20 membres de plus que l’UE. Grâce au Conseil de l’Europe et à ses divers accords, conventions et chartes, l’Europe garantit aujourd’hui les normes les plus élevées au monde en matière de droits humains à plus de 830 millions de personnes. Le Conseil de l’Europe est le bouclier des droits humains, de l’État de droit et de la démocratie. C’est précisément ce pour quoi nous nous engageons sous notre présidence. Par exemple, en plaidant en faveur de l’exécution cohérente des décisions de la Cour européenne des droits de l’homme. Tous les États doivent exécuter ces décisions. Au cours de notre présidence, nous cherchons également à améliorer la protection des minorités, à renforcer la lutte contre la haine et ses manifestations sur Internet, et à soutenir l’élaboration de normes en matière de droits humains dans le domaine des innovations technologiques – telles que l’intelligence artificielle.
Impliquer les jeunes constitue un enjeu majeur pour nous. Le travail de jeunesse revêt une importance fondamentale pour le Conseil de l’Europe. C’est pour cela que l’Allemagne prévoit de soutenir une fois de plus le Fonds Européen pour la Jeunesse et les Centres européens de la jeunesse du Conseil de l’Europe à Strasbourg et Budapest. Nous soutenons une nouvelle campagne pour la jeunesse qui sera lancée en 2022. L’objectif de cette campagne est de revitaliser la démocratie, construire des communautés et renforcer la participation des jeunes.
Avec la plateforme de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, l’UE ouvre le débat avec ses 450 millions de citoyennes et citoyens et les incite à « faire entendre leur voix ». Quelles sont vos attentes pour ce projet de participation citoyenne ?
Clément Beaune : Comment peut-on attendre mieux de l’Europe si elle reste une entité sans espace de débat ni dimension affective, éloignée des réalités des citoyens et de leurs attentes ? L’Union européenne doit désormais écouter et faire émerger, après les crises traversées ensemble, un réel imaginaire commun. La souveraineté européenne ne se construira pas seulement par des politiques sectorielles, mais aussi, et surtout par une capacité à développer un sentiment d’appartenance. Cette ambition, qui est celle du Président de la République dans son Discours de la Sorbonne en 2017, est aujourd’hui traduite dans la Conférence sur l’avenir de l’Europe. Il s’agit d’un exercice démocratique inédit, qui sera mené simultanément dans les 27 pays de l’Union, et dont les résultats permettront de fixer un cap pour les années et décennies à venir.
Cet exercice sera mené au niveau européen. La Commission européenne a lancé la semaine dernière une plateforme innovante permettant à tous les citoyens d’exprimer leurs idées, de débattre avec des habitants d’autres pays (parlant d’autres langues), mais aussi d’organiser ou d’assister à des évènements partout en Europe (https://futureu.europa.eu/). Des espaces d’échanges entre les citoyens et les représentants des institutions seront également mis en place. Nous souhaitons que les premiers résultats de cet exercice soient rendus publics au printemps 2022 pour pouvoir établir une feuille de route commune. Ce débat, nous allons le mener aussi au niveau national, pour une restitution avant la fin de l’année. Saisissez-vous de ces outils pour faire entendre votre voix !
Joyeuse fête de l’Europe ! Einen fröhlichen Europatag !
Michael Roth : La démocratie repose sur la participation des citoyennes et citoyens, et pas seulement aux élections – c’est le sens même du mot. Et dans une démocratie, le principe « agir au lieu de râler » devrait toujours être au premier plan. Le meilleur moyen pour faire changer les choses, c’est de s’engager dans une association, un établissement scolaire, une ville – ou à l’échelle régionale. Étant donné que l’UE compte 27 États membres, il est effectivement plus difficile de se faire entendre. Ceci n’est pas uniquement dû à la taille de l’Europe, mais aussi aux différentes langues que nous parlons, et aux différentes conditions dans nos pays. Pour élaborer une bonne politique, il faut d’abord savoir ce qui anime les gens, les personnes jeunes et âgées, les hommes et les femmes, les populations urbaines et rurales. Sans filtre, au contact direct. Quant à la question de savoir dans quelle Europe nous vivrons à l’avenir, c’est à la jeunesse d’y répondre. Car l’Europe d’aujourd’hui et de demain vous appartient !
Source : site de l’OFAJ
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