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COMMUNIQUÉ CONJOINT : Plan d’investissement pour une transition énergétique juste en Afrique du Sud (7 novembre 2022)

Lors de la COP26 de novembre 2021, les gouvernements de l’Afrique du Sud, de l’Allemagne, des États-Unis, de la France et du Royaume-Uni, ainsi que l’Union européenne, ont publié une Déclaration politique annonçant un nouveau Partenariat pour une transition énergétique juste, ambitieux et à long terme.

Ce partenariat a pour objectif d’accélérer la décarbonation de l’économie sud-africaine, pour aider le pays à atteindre les objectifs ambitieux en matière d’émissions fixés dans sa contribution déterminée au niveau national actualisée.

M. Cyril RAMAPHOSA, président de la République d’Afrique du Sud, a lancé le 7 novembre au cours du sommet des chefs d’État et de gouvernement de la COP27 un nouveau plan d’investissement du Partenariat pour une transition énergétique juste, élaboré par le gouvernement sud-africain comme le prévoyait la Déclaration politique. Ce Plan prévoit des financements dans trois secteurs prioritaires : le secteur énergétique, les véhicules électriques et l’hydrogène vert.

Il est fondé sur une approche « juste », pour faire en sorte que les groupes les plus directement touchés par l’abandon du charbon - les travailleurs et les populations locales, notamment les femmes et les filles - ne soient pas laissés de côté. Il indique que les besoins financiers s’élèvent à 98 milliards de dollars sur cinq ans pour débuter la transition énergétique sur vingt ans de l’Afrique du Sud. Des investissements seront nécessaires de la part des secteurs public et privé.

Le GPI mobilise un engagement initial de 8,5 milliards de dollars pour lancer la première phase du programme.

Cette enveloppe financière sera versée dans le cadre de divers mécanismes au cours d’une période de cinq ans, notamment des subventions, des prêts à taux préférentiel et des instruments d’investissement et de partage des risques. Les financements du GPI seront alignés sur le Plan d’investissement et orientés vers la mise à l’arrêt des centrales au charbon, le financement d’emplois de substitution dans les zones d’extraction houillère, des investissements pour faciliter et accélérer le déploiement des énergies renouvelables et des investissements dans les nouveaux secteurs de l’économie verte.

M. Rishi SUNAK, Premier ministre du Royaume-Uni, Président du Groupe des partenaires internationaux, a déclaré : « Je tiens à féliciter le Président RAMAPHOSA pour les progrès considérables accomplis sur le Partenariat pour une transition énergétique juste en Afrique du Sud. Un an après la COP26, nous, l’Afrique du Sud, le Royaume-Uni et nos amis du Groupe des partenaires internationaux, avons prouvé que nous souhaitions véritablement réaliser les transformations nécessaires pour mettre un terme aux changements climatiques. Le Plan d’investissement pour une transition énergétique juste en Afrique du Sud ouvre la voie à une transition durable et juste pour abandonner le charbon et se tourner vers des formes d’énergie plus propres, en posant les bases d’une économie verte solide. »

M. Joseph R. BIDEN, Président des États-Unis d’Amérique, a déclaré : «  Les États-Unis sont fiers de coopérer avec le gouvernement de l’Afrique du Sud et les membres du Groupe des partenaires internationaux pour favoriser une transition juste de ce pays vers un avenir énergétique plus propre. Nous saluons le Plan d’investissement global pour une transition énergétique juste et soutenons pleinement la transformation énergétique de l’ensemble de l’économie de l’Afrique du Sud. Notre soutien aux priorités de l’Afrique du Sud en matière d’énergie et d’infrastructures propres, qui comprend des efforts pour apporter aux mineurs et aux populations concernées l’aide nécessaire dans cette transition, aidera l’économie des énergies propres de l’Afrique du Sud à prospérer. »

M. Emmanuel MACRON, Président de la République française, a déclaré : « la France est fière de travailler avec l’Afrique du Sud à la mise en œuvre de ce Partenariat pour une transition énergétique juste, qui permettra de renforcer la sécurité énergétique du pays, de verdir son bouquet énergétique et de servir de point de référence pour les autres pays du monde, tout en préservant le caractère essentiellement « juste » de cette transition, dans le but de ne laisser personne de côté. Je salue le Plan d’investissement ambitieux du Partenariat pour une transition énergétique juste présenté par l’Afrique du Sud et je suis heureux de confirmer que la France vient de débloquer une aide concessionnelle de 300 millions d’euros, première étape pour remplir notre engagement d’un milliard de dollars pour soutenir la décarbonation de ce pays. »

M. Olaf SCHOLZ, Chancelier de la République fédérale d’Allemagne, a déclaré : « La protection du climat et les perspectives économiques doivent aller de pair. L’adoption de ce plan d’investissement est une avancée importante pour parvenir à une économie sud-africaine à la fois neutre pour le climat et juste sur le plan social. L’Allemagne contribue à hauteur d’un milliard de dollars, pour une grande partie sous forme de subventions, à une enveloppe d’aide globale de 8,5 milliards de dollars de la communauté internationale des donateurs. Il s’agit d’un début ambitieux, qui devra être suivi d’encore plus d’efforts, notamment en collaboration avec le secteur privé. »

Mme Ursula VON DER LEYEN, Présidente de la Commission européenne, a déclaré : « Pour l’Union européenne, la transition climatique doit être juste. Grâce à ce partenariat et à ses nouveaux investissements, nous veillons à ce que personne ne soit laissé de côté. Je salue donc l’adoption de ce Plan d’investissement, qui va désormais stimuler la mise en œuvre du Partenariat pour une transition énergétique juste avec l’Afrique du Sud, première initiative mondiale de ce type, qui a pour objectif d’accélérer la transition énergétique juste dans les pays qui s’engagent à éliminer progressivement le charbon. Il s’agit d’un exemple emblématique de coopération multilatérale soutenue par l’Union européenne pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. »

Un bilan sur douze mois présenté conjointement par l’Afrique du Sud et le GPI aux chefs d’État et de gouvernement a permis de récapituler les principaux progrès techniques qui ont permis d’élaborer le Plan d’investissement du Partenariat pour une transition énergétique juste. Tout comme le précédent bilan sur six moishttps://ukcop26.org/six-month-updat..., il souligne les mesures prises par le gouvernement de l’Afrique du Sud pour favoriser un environnement propice à la transition énergétique à long terme de ce pays.

L’enveloppe financière initiale de 8,5 milliards de dollars du GPI comprend[1] :
• 2,6 milliards de dollars dans le cadre du Plan d’investissement pour accélérer la transition dans le domaine du charbon du Fonds d’investissement pour le climat[2] ;
• une contribution d’1 milliard de dollars de la France[3] ;
• une contribution d’1 milliard de dollars de l’Allemagne[4] ;
• une contribution d’1 milliard de dollars du Royaume-Uni[5] ;
• une contribution d’1 milliard de dollars des États-Unis[6] ;
• une contribution d’1 milliard de dollars de l’Union européenne[7].

Certains de ces financements sont déjà programmés et d’autres doivent encore être finalisés et programmés, dans le respect du Plan d’investissement final. Les travaux pour programmer la totalité des 8,5 milliards de dollars se poursuivront dans les mois à venir.

En complément des 8,5 milliards de dollars, le Conseil de la Banque mondiale a récemment approuvé le projet Eskom pour une transition énergétique juste, qui apportera une contribution de 0,5 milliard de dollars pour soutenir la transition énergétique juste de l’Afrique du Sud.

Soutien financier du Groupe des partenaires internationaux (GPI)

Le GPI a apporté son soutien à la transition énergétique juste de l’Afrique du Sud de diverses manières, à la fois directement et indirectement. Une description détaillée de ce soutien est fournie ci-après.
Des progrès rapides dans le déploiement des 8,5 milliards de dollars en soutien au Plan d’investissement

Le Plan d’investissement pour accélérer la transition dans le domaine du charbon du Fonds d’investissement pour le climat permettra un financement total de 2,6 milliards de dollars, dont 500 millions de financements à taux très préférentiel fournis par le Fonds d’investissement pour le climat pour accélérer la transition dans le domaine du charbon. Les membres du GPI (Allemagne, Royaume-Uni et États-Unis) apportent environ 65 % des financements de l’ensemble du programme pour accélérer la transition dans le domaine du charbon du Fonds d’investissement pour le climat. Le Plan d’investissement pour accélérer la transition dans le domaine du charbon du Fonds d’investissement pour le climat appuiera la mise à l’arrêt et la reconversion de trois centrales électriques au charbon ainsi que des projets locaux en matière de développement et d’efficacité énergétique dans la province du Mpumalanga. Le projet Eskom pour une transition énergétique juste de la Banque mondiale financera par ailleurs la mise à l’arrêt et la reconversion d’une autre centrale électrique au charbon.

La France et l’Allemagne financent à parts égales un prêt à taux préférentiel à l’Afrique du Sud de 600 millions de dollars en soutien au Partenariat pour une transition énergétique juste. Ce prêt sera signé officiellement lors de la COP27.

Différentes activités financées par des subventions du GPI ont contribué à l’élaboration du Plan d’investissement et contribueront aux travaux en matière d’analyse et de stratégie qui accompagneront sa mise en œuvre par l’Afrique du Sud, notamment :

• Le Royaume-Uni finance les travaux menés avec les groupes et les communes concernés dans les deux municipalités les plus dépendantes vis-à-vis du charbon dans la province du Mpumalanga (communes de eMalahleni et de Steve Tshwete) pour élaborer un Plan de transition juste, cohérent et solidaire dans chacune de ces municipalités.

• L’Allemagne finance l’intégration d’énergies renouvelables (en particulier l’énergie solaire) dans le réseau énergétique existant. Des mesures visant à accroître l’efficacité énergétique sont en train d’être mises en place en coopération avec les autorités locales.

• L’Agence américaine pour le commerce et le développement finance une série d’événements sur les infrastructures énergétiques et climatiques propres afin de promouvoir la coopération sur les énergies propres entres les secteurs public et privé aux États-Unis et en Afrique du Sud. Le premier de ces événements, un atelier de deux jours sur l’hydrogène vert, a eu lieu la semaine dernière (les 31 octobre et 1er novembre) au Cap. L’Agence américaine pour le commerce et le développement a également l’intention d’appuyer la mise au point de projets pour renforcer le réseau énergétique d’Afrique du Sud et accélérer le déploiement des énergies renouvelables dans ce pays.

• L’UE accorde des subventions pour accroître la participation de la société civile sud-africaine à la réduction des émissions et à l’adaptation aux changements climatiques, tout en soutenant l’égalité femmes-hommes et la participation des jeunes grâce au renforcement des compétences.
• La France finance des travaux sur l’élaboration d’un outil de cartographie et de suivi des financements climatiques, la réalisation d’une étude sur les lieux possibles pour l’implantation de panneaux solaires photovoltaïques et les chaînes de valeur en matière de stockage en Afrique du Sud, ainsi qu’un soutien à Eskom pour améliorer sa stratégie et son plan de mise en œuvre pour une transition énergétique juste.

Parties de l’enveloppe des 8,5 milliards de dollars non encore programmées

L’Agence française de développement, la banque allemande de développement KfW et la Banque européenne d’investissement doivent encore programmer 2,2 milliards de dollars de prêts souverains en soutien au Plan d’investissement. Les détails de ces prêts seront rendus publics lors de leur finalisation.

Les institutions de financement du développement des États-Unis et du Royaume-Uni fournissent 1,5 milliard de dollars destinés à des investissements dans le secteur privé. Ces investissements réfléchis viseront à attirer des investissements privés dans des secteurs nouveaux comportant davantage de risques ou à apporter des fonds là où le secteur privé ne souhaite pas ou n’est pas en mesure d’investir à l’heure actuelle. Les détails de ces investissements seront rendus publics lors de leur finalisation.
Le Royaume-Uni fournit 1,3 milliard de dollars de garanties pour permettre à la Banque africaine de développement d’accroître ses prêts en faveur d’activités prévues dans le cadre du Plan d’investissement. Les détails des prêts concernés seront rendus publics une fois ceux-ci conclus entre la Banque africaine de développement et le gouvernement sud-africain.

Ressources additionnelles fournies par le GPI

Des détails complémentaires sur l’enveloppe des 8,5 milliards de dollars figurent dans le Plan d’investissement. En outre, les membres du GPI fournissent les ressources additionnelles suivantes :

• Les États-Unis apportent dans le cadre du programme Power Africa un financement de 45 millions de dollars à un taux très préférentiel.

• La Banque européenne d’investissement accorde à une banque sud-africaine un prêt à taux préférentiel d’un montant de 200 millions d’euros destiné à des rétrocessions de prêt en faveur de projets éoliens terrestres et solaires photovoltaïques en Afrique du Sud. L’Allemagne fournit 30 millions d’euros pour aider l’Afrique du Sud à développer des carburants durables pour l’aviation et 5 millions d’euros destinés aux travaux d’élaboration d’une chaîne de valeur verte en matière de gaz de décharge.

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