Le couple franco-allemand

64ème Sommet franco-allemand à Bonn (30 novembre 1994) - Déclaration commune

France - Allemagne - relations culturelles - enseignement supérieur
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, François Fillon et le plénipotentiaire pour les Affaires culturelles dans le cadre du traité sur la coopération franco-allemande, Oskar Lafontaine, ont consacré le volet culturel de ce 64ème sommet franco-allemand à l’enseignement supérieur. Ils ont souligné l’importance qu’ils attachent à ce domaine dans lequel les deux pays ont développé une coopération intense. Ils se félicitent du travail effectué en commun et des diverses réalisations accomplies.

Les deux parties se félicitent de l’action conduite par le Collège franco-allemand pour l’Enseignement supérieur, instrument issu de la volonté politique des deux gouvernements, modèle éprouvé de la collaboration franco-allemande dans le domaine de l’enseignement supérieur.

A cette étape de l’action du Collège, le ministre et le plénipotentiaire souhaitent la mise en place d’une évaluation des cursus auprès des différents partenaires (universités, étudiants). Ils considèrent que le moment est venu de valoriser l’action du Collège et de lui confier de nouvelles missions, en accord avec les gouvernements des deux pays et dans le cadre des possibilités financières existantes. Ils souhaitent, par ailleurs, que la sélection des programmes par le Collège permette l’introduction de domaines nouveaux, comme les sciences humaines, l’approfondissement de la coopération déjà existante dans certains domaines ainsi que la diversification des combinaisons de diplômes auxquels peuvent conduire les cursus mis en place avec le soutien du Collège. Les deux parties soutiennent la mise au point d’une formation commune d’ingénieurs diplômés en génie mécanique à travers le projet réunissant l’ENSAM et l’Université de Karlsruhe.

Afin de donner la meilleure suite possible à ces actions, les deux parties insistent sur les efforts nécessaires en matière de visibilité et d’efficacité de l’oeuvre engagée jusqu’à présent par le Collège. Dans ce but, elles demandent qu’une réflexion soit lancée sur son fonctionnement administratif.

En ce qui concerne le financement du Collège, les deux parties examineront les possibilités d’une meilleure prise en compte des programmes de l’Union européenne. Par ailleurs, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a fait part de l’effort particulier consenti par la France permettant de parvenir à l’harmonisation de nos contributions.

Les deux parties tiennent également à souligner le bon fonctionnement de l’Institut franco-allemand de Techniques et d’Economie de Sarreguemines (ISFATES), sis à Metz et Sarrebrück. Ses résultats encourageants permettent, afin d’approfondir la politique engagée, d’envisager dans ce cadre à titre expérimental un projet de cursus binational intégré. Suite à la création d’une chaire de civilisation à la Fachhochscule de Sarrebrück, la partie française envisage la création d’une chaire similaire à Metz.

Le succès de la coopération universitaire permet d’élaborer des projets d’action visant à la renforcer dans l’avenir. Dans cette optique, le ministre et le plénipotentiaire souhaitent plus particulièrement favoriser la mobilité d’enseignants à tous les niveaux ; un groupe de travail sera créé à cet effet. Il conviendrait également d’étendre la coopération universitaire à l’ensemble des formations, notamment entre IUP et Fachhochschulen.

Les deux parties se félicitent du travail des centres d’études spécialisés sur la France (Frankreichzentren) mis en place dans les universités de Fribourg et Leipzig et saluent l’ouverture prochaine d’un tel centre à la Technische Universität de Berlin. Ces centres d’études et de recherche contribuent, dans le cadre de la romanistique, à ouvrir plus largement les études françaises à une connaissance approfondie de la France et au dialogue entre nos deux pays.

Le ministre et le plénipotentiaire se félicitent tout particulièrement du travail accompli dans les deux pays par le Centre national des oeuvres universitaires et scolaires (CNOUS) et le Deutsches Studentenwerk. Leur longue expérience dans le développement et l’accompagnement des échanges universitaires, qui ont connu un nouvel élan encourageant au cours des dernières années, offre la garantie d’un développement continu.

Le ministre et le plénipotentiaire rappellent, par ailleurs, la volonté politique d’action commune de la France et de l’Allemagne dans les pays d’Europe centrale et orientale en utilisant au mieux toute possibilité de complémentarité. Dans ce but, ils souhaitent qu’un groupe de travail franco-allemand procède à un échange d’informations, propose des modalités d’éventuelles coordination et coopération trilatérale et examine les moyens d’une meilleure mobilisation des fonds de l’Union européenne en faveur de ces pays.

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