Helmut Kohl

Helmut Kohl est né le 3 avril 1930 à Ludwigshafen en Allemagne. Après des études en histoire, en droit et en sciences politiques et sociales, il occupe d’abord un poste de conseiller dans l’industrie chimique avant d’entrer en politique.

Député du Conseil municipal de Ludwigshafen entre 1960 et 1966 et membre du Parlement du Land de Rhénanie-Palatinat, dont il devient ministre-président en 1969, il entame parallèlement une carrière politique au niveau national.
Président de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) dès 1973 et chef du groupe au Bundestag en 1976, il arrive au pouvoir en 1982, lorsque le parti libéral fait défection au chancelier social-démocrate Helmut Schmidt. Nommé Chancelier de la République fédérale d’Allemagne (RFA), il est réélu à quatre reprises et égale par sa longévité politique son prédécesseur Adenauer.

Son action européenne

Au niveau européen, le "moteur" franco-allemand, représenté par la troïka Helmut Kohl, François Mitterrand et Jacques Delors, alors Président de la Commission européenne, accélère considérablement l’intégration européenne, aboutissant, en 1986, à la signature de l’Acte unique.

Grâce au développement de la procédure de vote à la majorité et non plus à l’unanimité, au Conseil des ministres, et grâce à l’engagement personnel du chancelier, la présidence allemande du premier semestre 1988 remporte plusieurs succès, notamment la résolution de la crise budgétaire et l’adoption de décisions importantes en vue de la réalisation du marché unique.

Dès 1992, Helmut Kohl fait adopter à l’unanimité, au congrès de la CDU, une motion préconisant la mise en œuvre d’une Constitution fédérale pour l’Europe afin de clarifier les attributions et mettre en place un régime parlementaire pour les compétences de niveau européen.

Fin 1994, en prévision de la Conférence intergouvernementale de 1996, la CDU propose officiellement à la France de constituer avec le Benelux un noyau dur fédéral doté de sa propre constitution. L’Allemagne souhaite réformer toutes les institutions et donner progressivement au Parlement le caractère d’un organe législatif égal en droit au Conseil. L’OTAN doit être transformée en alliance au sein de laquelle les Etats-Unis et l’Europe auraient le même poids. Cette demande en mariage faite par la CDU au nom de l’Allemagne, bien qu’elle constitue une des contributions les plus importantes à la construction européenne, reste lettre morte, car la France omet d’y répondre.

Sa vision de l’Europe

Helmut Kohl considère que l’amitié franco-allemande est la clé de voûte de l’intégration communautaire. Participant à des actions symboliques à la frontière franco-allemande alors qu’il est jeune lycéen, il s’engage, trente ans plus tard, en tant que chancelier, dans une politique de coopération étroite avec la France. Ainsi sont nés la Brigade franco-allemande, le Conseil franco-allemand de la défense ou encore des ambassades communes, dessinant une union étroite au sein du cercle plus large de l’Union européenne. Les multiples rencontres entre le chancelier allemand et le Président François Mitterrand ont créé une intimité entre les deux chefs d’Etat, ainsi qu’entre les deux pays.

Chancelier de la réunification allemande en 1990, Helmut Kohl a su ancrer solidement l’Allemagne dans l’Union européenne. Conscient de la méfiance de certains chefs d’Etat européens à l’égard d’une Allemagne réunifiée, il propage l’idée d’une indissociable double identité, allemande et européenne. Parallèlement, il participe à la préparation de la mise en place de la monnaie unique. Avec un certain succès, il a su populariser l’introduction de l’euro au détriment du deutschmark, qui, pour bon nombre d’Allemands, demeure le symbole de la prospérité et de la stabilité.

Malgré son échec électoral de 1998, Helmut Kohl demeure le symbole d’une volonté puissante d’intégration communautaire. Incarnant une Allemagne irréversiblement ancrée dans l’Union européenne, il reçoit en 1999 le titre de "Citoyen d’honneur de l’Europe".

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